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 Ad Patres III

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Jilezor
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Feuille de personnage
nom: Jilezor
race: Humain
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MessageSujet: Ad Patres III   Ad Patres III Icon_minitime28/08/07, 12:00 pm

Partie 3 : Blizzard & Mousson


Dans les contes de fée, il n’est pas rare qu’une jeune fermière rencontre un beau prince charmant, que ce dernier tombe amoureux et qu’il fasse d’elle une princesse, et parfois même une reine. Et dans l’ensemble, l’héroïne de conte de fée n’a besoin que d’une certaine beauté, d’un soupçon d’effronterie, d’un doigt de jugeote et d’une pincée de chance. Oui, mais voilà, la vie n’est pas un conte de fée.

En tout cas, c’est ce qu’elle se disait en analysant la situation dans laquelle elle se trouvait. Prise au piège d’une dizaine de bandits, alors oui, il y avait un certain aspect romanesque à l’affaire, mais il fallait être capable de second degré pour s’en rendre compte.

Pourtant, la pauvrette avait bien commencé : fermière, comme dans le conte. Elle était honnêtement très belle, si, si. Bien plus en tout cas que toutes ces crevettes d’elfes. Très effrontée aussi. Elle ne manquait assurément pas de jugeote. Pour la chance, ça, c’était plus discutable. Elle avait bien trouvé non pas un prince mais un brave garçon valeureux et plein d’avenir (ce n’est déjà pas si mal) lequel était tombé amoureux, comme dans le conte aussi. Les points communs s’arrêtaient là malheureusement. Car ensuite le processus s’était inversé : le véritable tourbillon qui l’avait chassé de sa ferme natale ne semblait pas vouloir s’arrêter là, et continuait à s’acharner contre elle.

Elle tenta de faire le point sur la situation. En commençant, de préférence par les points positifs. Bon : belle, un peu effrontée, et malicieuse. Ca n’allait pas bien loin... Quoi d’autre ? Sa famille devait être à sa recherche à l’heure actuelle. Très bon ça. Enfin, surtout personne n’oserait vraiment faire du mal à une créature aussi innocente et paisible qu’elle, non ? C’était là son maître-argument. Et du côté des points négatifs ? Rien d’insurmontable en somme : il faisait nuit, elle était seule, ils étaient une dizaine, elle était bien loin de toute habitation, elle s’était tordu cheville en tombant, et fendu la lèvre par la même occasion... Et pour couronner le tout, plusieurs d’entre eux commençaient à la regarder avec des sourires libidineux du plus mauvais effet. A la réflexion, elle se demandait si les plateaux de la balance cosmique ne penchaient pas du mauvais côté, et la panique commença sérieusement à la titiller.

Leur chef, un blondinet à l’œil torve calma le brouhaha et mit tout le monde d’accord : « Je sais, mes frères, que vous êtes ici depuis bien longtemps pour certain. » Des grommellements affirmatifs lui répondirent. « Soyez assurés que je vous comprends. Vous vous dites qu’il y a moyen de s’amuser avec cette grassette-ci. » Là, le brouhaha reprit, qui marquait une nette approbation. « Mais... Silence !... Mais nous ne sommes pas de cette race là... Non, mes frères... N’y pensez plus... Ne nous déshonorons pas ainsi. » A ces mots, elle put de nouveau respirer. Mais bien peu de temps : « Je propose un sacrifice rituel ! » Et des cris de liesse se répandirent dans l’air pur de la nuit.

Son sang s’était glacé dans ses veines. Elle connaissait l’expression, mais elle n’aurait jamais cru ressentir littéralement un tel effet. En quelques secondes, il lui semblait que la température avait baissé de vingt degrés, si ce n’est trente. Un instant, elle croyait même voir des flocons de neige devant ses yeux.

Et soudain, ce fut un déluge de lames de glace autour d’elle, décimant presque tous les brigands. Le peu qui restait était blessé, à l’exception du sale petit blondinet qui semblait être en train de psalmodier quelque chose. Et puis, elle le vit : le preux chevalier venait pour elle. Des longs cheveux blancs flottant au vent, un regard à tomber par terre, un port assuré, un sourire serein... En un mot : craquant. Subjuguée par cette apparition divine, elle eut tout juste le temps de lui crier : « Derrière vous ! » Deux malandrins tentaient de prendre le bel apollon en traître. Mais celui-ci n’en sembla pas plus inquiet que cela, et comme par magie, il se trouva vingt pas plus loin, au grand étonnement de ses agresseurs. Si l’instant n’avait pas été aussi grave, elle aurait applaudi des deux mains. Les deux agresseurs dépités se retrouvèrent promptement transpercés chacun d’un javelot de glace, ce qui coupa court à leur agressivité, et plus globalement à leur vie.

Et à ce moment psychologiquement important – les femmes ont un don pour repérer ce genre de moment-là – leurs regards se croisèrent enfin. Cette fois, c’est sûr, elle était amoureuse. L’instant fut à son grand regret de courte durée : le blondinet, maintenant seul, s’adressa au preux chevalier-magicien, tout en faisant une série de passes cabalistiques.

« La confrérie ne tolérera pas vos actions !
- Oui ? Je ne tolère pas les siennes, non plus. »
Quelle bravoure...
« - Vous ne m’aurez pas vivant, Mage.
- Ca tombe bien, ce n’était pas dans mes intentions. »
Quel sens de la répartie...
« - MEURS ! » et des mains du blondinet jaillit une boule de feu. Elle cru que sa belle histoire d’amour à peine naissante allait déjà partir en fumée, littéralement. Mais non. La boule sembla se dissoudre dans une lueur bleutée, un pas avant d’arriver sur son bel éphèbe.

« Gardien de feu, gardien de givre, c’est au programme de la deuxième année, facile. Mais dis-moi ? Tu as une protection contre les arcanes ? Non, hein ? »
Et une rafale de projectiles d’arcanes s’abattit tel le glaive de la justice sur le blondinet, qui n’en demandait pas tant et en mourût dans la seconde.

Aussitôt elle s’élança – difficilement, sa cheville lui faisait encore terriblement mal – vers son bel adonis. « Vous êtes mon sauveur !
- Voilà, Jeanne, c’est fini.
- Mais comment me connaissez-vous ? »
Bien vite la lumière se fit. « Adam ?... ADAM ?!... Mais qu’est-ce que tu as fait à tes cheveux ?? » Que voulez-vous ? Les femmes sont ainsi ?

Devant l’incrédulité qui se peignait sur le visage d’Adam, elle partit de ce rire franc et puissant qu’elle avait, et qui n’était pas le moindre de ses charmes. Bientôt, ils étaient deux à rire de bon cœur.

« - Ah, ma Jeanne, ça me fait bien du plaisir de te voir. Je ne l’avouerais jamais mais tu m’as presque manqué, sais-tu ?
- Espèce de grand dadais filou. Je suis heureuse de te voir de même. Mais moi, je peux l’avouer sans honte, tu ne m’as pas manqué du tout ! »
Ces taquineries semblaient être un jeu pour eux. Plus encore : un cérémonial.
« - Je n’en doute pas un instant. Mais il est tard, et j’ai promis à tes parents de te ramener dès la fin du bal. Après quoi le carrosse pourrait se transformer en citrouille.
- Je ne vois pas de carrosse ici ; et si tu parles de toi, tu as toujours eu la tête grosse comme une citrouille, je n’ai donc rien à craindre !
- Tu me fais trop d’honneur. Allez, ne traînons pas, il y a long de chemin et tes parents vont s’inquiéter.
- Alors ils s’inquiéteront : regarde ma cheville, dans quel état elle est... Je ne peux pas poser le pied par terre. A moins que tu ne te proposes de me porter, bien sûr... »


Jeanne était, nous l’avons dit, très jolie. Dans les champs d’ici on aurait dit qu’elle faisait plus envie que pitié. Il est des rondeurs qui plaisent aux hommes, Jeanne en était généreusement pourvue. La contre-partie, c’est qu’Adam aurait eu bien du mal à la porter plus que quelques mètres sans crouler lamentablement.

« Jeanne, voyons, je serais bien incapable de te... » On peut reconnaître bien des défauts à Adam, mais il faut lui reconnaître un certain instinct de survie. « ... bien incapable de te faire subir un tel traitement inconfortable ! Tu ne crois pas ? » Il l’avait échappé de justesse. Il est certaines formes qu’il ne faut pas trop rappeler aux femmes en général, à Jeanne en particulier.
« Oui, oui... Aide moi donc à aller jusqu’à l’arbre là-bas, nous allons dormir ici cette nuit...
- Ici ? Mais non voyons. Je vais nous faire un portail. Où veux-tu aller ? J’ai mes entrées dans les meilleurs auberges d’Hurlevent, de Forgefer, de Darnassus et même depuis peu de Shattrah.
- Shattrah ? Où est-ce ?
- Sur l’ancienne Draenor. Mais je crois que tu te plairas mieux à Darnassus. C’est très beau. Simplement, ne fais pas trop attention, les dames elfes y sont très maigres, c’est une sorte de mode. Je te prendrais une chambre tout à côté de la mienne. Ne veux-tu pas ?
- Une autre fois, peut-être. Mais ce soir, nous allons dormir ici... Quoi ? Es-tu devenu si snob qu’un million d’étoile dessus ta tête ne te suffit pas ? La belle étoile, ça nous rappellera des souvenirs. »


Que faire sinon abdiquer ? En bon aventurier, Adam prépara un feu, et de quoi s’installer le plus douillettement possible.

« Tu me dis qu’ils ont préparé un festin en l’honneur de ton retour ? Et moi qui n’ait rien mangé depuis des jours... » En vérité depuis une dizaine d’heure tout au plus, mais les gargouillis qu’on entendait n’était pas simulés.
« - Je te reconnais bien là ! Tu va voir que les mages ne sont pas sans intérêt. » Et il fit apparaître, par magie, divers petits gâteaux, sur lesquels elle se précipita.
« - Tu es un être exceptionnel, Adam, je l’ai toujours su. Et maintenant raconte-moi toutes tes aventures, je veux tout savoir. Mais avant, j’ai froid. Viens donc me réchauffer un peu.
- Je vais remettre du bois, ne t’inquiète pas.
- Mais non, doux crétin. J’ai de la fièvre, ton bois n’y fera rien. Viens me prendre dans tes bras... Quoi ? As-tu si honte de moi ? Nous l’avons fait bien souvent quand nous étions plus jeunes. J’ai froid, te dis-je.
- Nous étions bien plus jeunes, justement. »
Mais il s’exécuta néanmoins. Et c’est vrai que son front était moite, et qu’elle tremblait cependant.
« - Tu es assez confortable, et surtout bien chaud. Maintenant que mon corps est à son aise, berce mon esprit de belles paroles. Force un peu ton talent, et raconte moi l’histoire d’Adam le Bon. N’omets rien, je veux tout savoir. Les grands moments comme les petits. J’ai tant de choses à rattraper... La nuit suffira-t-elle ? Oui, je me tais. Je t’écoute. »

Adam pris quelques instant pour rassembler les morceaux épars de sa mémoire. Puis, il se mit à murmurer à son oreille. Et cette histoire, personne d’autre qu’elle ne l’entendit.

Qu’advint-il exactement cette nuit entre eux deux ?
Ô mystère insondable et divin des équilibres de la destinée. Quid obscurum, quid divinum...

J. & S.
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