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     Voleur de Rêve

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    Jilezor
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    MessageSujet: Voleur de Rêve   Voleur de Rêve Icon_minitime08/06/09, 09:43 am

    La Renarde était assise devant son bureau à cylindre. Son ‘état’ rendait cette station très pénible, mais c’était pour une autre raison que son visage montrait un certain tourment.

    « Tout s’est bien passé ? Tu as toujours mon cristal, au moins ? »

    Lysa n’avait pas l’habitude de voir Sheenagh inquiète, cela l’amusait presque. Pour toute réponse, elle tendit le cœur de cristal, tout en observant avec attention les réactions de la Renarde.

    « Merci, merci beaucoup, souffla Sheenagh en se saisissant du bijou, visiblement soulagée. C’est très bien. Et... ?
    - Et ?... Et l’autre ? Oui, je l’ai aussi. C’est une belle pièce. Je suppose que tu le veux aussi ?
    - Quelle question ! C’était tout de même l’objectif de ta mission.
    - Tes renseignements étaient de première main. Comme toujours. Et comme toujours, il a fallu improviser un peu... mais ce n’est pas pour me déplaire. En ce qui concerne le Phénix, il est peut-être déjà au courant... Et il le sera de toute façon dans quelques heures, au mieux dans quelques jours.
    - Je m’arrangerais du Phénix, tu peux me croire, assura Sheenagh.
    - Ce surnom lui va à ravir, d’ailleurs. Un peu plus, je me brûlais les ailes, et je ne plaisante pas.
    - Lysa ? souffla Sheenagh.
    - Oui ? Je peux encore t’être utile ?
    - Le bijou ! Lysa... Donne-le-moi, maintenant.
    - Oh ! Oui, je l’avais presque oublié, s’excusa-t-elle avec un sourire penaud. »

    Et avec un luxe de lenteur, elle défit les cordons d’une petite bourse noire, et en sortit l’objet tant convoité. Elle le fit jouer quelques instants dans la lumière du soir, puis le tendit presque à contrecœur à la Renarde.

    « Superbe travail, Lysa ! »

    Ne sachant pas si la Renarde parlait du bijou ou de la mission de récupération, Lysa s’abstint de répondre. Elle se détourna du camée, laissant son regard se perdre sur les parchemins qui encombraient le bureau de sa commanditaire. Elle tomba sur une courte phrase qui semblait n’avoir aucun sens. Je connais ce code, se dit-elle.

    « Toi seule étais capable de le récupérer, lui dit Sheenagh, la ramenant à la réalité, avant d’ajouter, malicieuse : et surtout de me le ramener sans envisager de partir avec... C’est une vraie splendeur. Un travail d’artiste.
    - Ton ‘mari’ ne t’en offre-t-il pas de semblable ? »

    Sheenagh cacha en un instant son étonnement. Ainsi donc, même Lysa voulait en savoir plus sur Jilezor. Après tout, il fallait s’y attendre. Dans ce métier, la curiosité était la pierre angulaire. Mais Jilezor, c’était sa chasse gardée. Il n’était pas encore prêt à prendre tous ces risques. Il fallait jouer serré.

    « Si j’avais juste désiré des bijoux, alors oui, j’aurais choisi un autre mari, sans aucun doute. »

    Lysa n’était pas sotte, elle n’insista pas. Ce mystère-là, elle l’éclaircirait bien une prochaine fois. Elle attendit même que Sheenagh reprenne la parole.

    « Maintenant, il va falloir brouiller un peu les pistes, et faire preuve de prudence.
    - Mais je fais toujours preuve de prudence !
    - Ça, c’est un mensonge. Ce n’était pas ‘prudent’ de vouloir t’interposer entre moi et cette lame à la fête du solstice...
    - C’était différent ! Plutôt mourir que te voir souffrir...
    - Mais tu n’es pas morte, et moi j’ai souffert de voir ma meilleure recrue blessée... Bon, oublions ça : après tout je te dois peut-être la vie.
    - D’accord, maugréa Lysa, je vais être prudente.
    - Oui, surtout si le Phénix est à tes trousses. Je crois même que la Baronne devrait prendre des vacances, et laisser la place à Node quelques temps. Si tu n’y vois pas d’inconvénient. »

    Au sourire qui se plaqua sur le visage de Lysa, l’idée l’enchantait plutôt.

    « Je sers Lunargent par tous les moyens à ma disposition, minauda-t-elle.
    - Et je vois qu’il t’en coûte. Toujours aux Deux-Mondes ? Bon, un dernier service.
    - Oui ?
    - Pendant que je vais mettre ces papiers au coffre, peux-tu déposer le cœur de cristal et le camée dans ma boite à bijoux, là bas, sur ma coiffeuse ?
    - En évidence ??
    - Oui, justement. C’est là qu’on cherche en dernier. »

    Elle la suivit du regard quelques instants, pendant qu’elle s’acquittait de cette dernière mission. Malgré cette détestable ambiguïté sexuelle que Lysa entretenait sciemment, Sheenagh l’aimait bien. Elle avait une fraîcheur et une simplicité plaisante. En plus d’être un excellent élément, et même une cambrioleuse hors-pairs. Le tout la rendait redoutable. C’est sans doute pour ça que Sheenagh l’excusait d’être aussi volage.

    Sheenagh se leva enfin de cette chaise inconfortable, et ramassa en un rouleau approximatif différents parchemins. C’était sans doute ça le plus pénible : elle n’était plus à l’aise dans aucune position, que ce soit debout, allongée ou assise. Vivement que cela finisse enfin... Ah, si elle tenait le gredin qui était à l’origine de tout ça, ah, eh bien, elle l’embrasserait sûrement, incapable qu’elle était de lui en vouloir plus de trente secondes. Elle se traîna malaisément jusqu’au salon, à l’autre bout couloir. Elle y avait fait dissimuler un coffre, ce qui à l’époque lui avait semblé une très bonne idée, mais ce qui lui causait maintenant bien de l’embarras, étant donné son ‘état’. À la réflexion, en fait, c’était ça le plus pénible : ne pas pouvoir se déplacer à son gré. Elle souffla et pesta contre Jilezor. Elle sentit des larmes lui picoter les yeux, sans raisons. Pourquoi n’était-il jamais là quand on avait besoin de lui, celui-là ?
    à suivre…
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    Jilezor
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    MessageSujet: Re: Voleur de Rêve   Voleur de Rêve Icon_minitime11/06/09, 12:35 pm

    Elle ouvrit la porte, il était là.

    Il était là, à la fenêtre, les épaules bien droites, le port altier. Comme toujours, il avait l’air absorbé par ce qu’il observait. Le domaine sans doute. C’est quelque chose qu’elle aimait beaucoup chez lui : l'intensité de son regard. Quand il vous regardait, il le faisait vraiment, directement, vous englobant toute entière, vous contemplant même. Oui, c’était le mot juste : en vous contemplant. Il avait toujours cette même attention pour toute chose, bien sûr, mais c’était encore plus vrai en ce qui la concernait, elle. Si un regard pouvait déshabiller, eh bien... elle préféra ne pas y penser.

    « Choupinet ! »

    Aussitôt, il se tourna vers elle comme s’il l’attendait là depuis des heures, des jours. Il avait cette indéchiffrable expression sur le visage.

    « Imé... Voilà que j’arrive juste, et vous avez bien failli me surprendre.
    - Oh, c’est vrai ?
    - J’observais le domaine dans la lumière du soir. C’est tellement magnifique.
    - Tu es toujours si passionné... Elle lui fit un charmant sourire. Cette passion aussi faisait partie de ce qu’elle aimait. Je suis contente que tu sois déjà là ! Puis, pensant soudainement à Lysa, elle lui demanda : tu n’as croisé personne en arrivant ?
    - En arrivant ? Non, non. Alors, racontez-moi, mon bouchon : comment s’est passée votre journée ?
    - Eh bien, j’ai des bouffées de chaleur, je ne peux presque plus me déplacer, et je me sens comme une baleine gravide, j’ai les jambes lourdes, ainsi que des sueurs froides... Et sûrement encore deux ou trois petits désagréments que j’oublie pour l’instant. Mais il faut bien ça, ajouta-t-elle en caressant son ventre arrondi. À part ça, c’était une bonne journée. Mais trop longue, sans toi. Sais-tu ce qui me ferait plaisir ? Tu veux bien me brosser les cheveux ? »

    Avec des gestes de majordome, il la fit s’installer devant sa coiffeuse. Il commença à dénouer sa chevelure de feu, avec une lenteur presque agaçante. Etait-ce sa façon de se faire désirer, ou bien, était-ce parce qu’il répugnait à ce petit cérémonial, elle l’ignorait. Ce qu’elle savait par contre, c’est que dans ce domaine, comme dans bien d’autres, il excellait. Elle commençait déjà à se laisser aller entre ses mains expertes... Elle préférait ignorer aussi comment ses mains étaient devenues si expertes. Avec combien de femmes avait-il partagé cette intimité ? Nécessairement trop... Mais, après tout, elle n’avait d’autre choix que de l’aimer tel qu’il était, avec son passé, ses histoires et ses amours. Il fallait vraiment qu’elle évite de penser à cela.

    « Et toi, Choupinet ? Comment c’était en Azeroth, aujourd’hui ? Elle espérait ne pas le soûler, mais c’était, à son goût, le meilleur moment pour discuter avec lui.
    - Azeroth est de pire en pire, mon bouchon. Et ce nouveau continent, là, l’Outre-terre encore plus. Il y a peut-être, néanmoins, un endroit qui vous plairait…
    - Oui, c’est vrai ? Mais, tu sais, je ne peux pas vraiment voyager.
    - Je sais, ce n’est pas bien grave. Je vous y mènerais un jour. C’est bucolique à souhait.
    - Moi non plus, je n’ai pas chômé aujourd’hui. Comme quoi, même sans bouger de sa chambre, on peut être utile. Je ne veux pas t’embêter avec des foules de détails. Mais si tu comprenais, je crois que tu serais fier de moi.
    - Mais je n’en ai pas besoin : je vous aime, voilà tout.
    - Mais voyons... Dire ça, c’est deux choses tout à fait différentes. Moi, je t’aime et je suis aussi fier ce que tu es. Tu n’as pas confiance en moi, c’est ça ?
    - Pas du tout, qu’allez-vous imaginer ? soupira-t-il. J’ai toute confiance.
    - Ah, merci mon amour, tu me rassures. Dans ce cas, je t’en prie, ne t’arrête pas de me peigner... »

    Et rassurée, elle l’était. En tout cas, assez pour se laisser aller. Elle s’imaginait être une plage de sable doré que les vagues venaient embrasser, épouser et enfin modeler à leur guise. Elle soupira d’aise. Elle se dit qu’elle trouverait bien un moyen de lui rendre la pareille. Les yeux mi-clos, elle avisa sa boîte à bijoux. Lysa n’en avait pas complètement refermé le couvercle. Elle se sentait si bien, elle se dit qu’elle adorerait contempler ce bijou si difficile à obtenir, une sorte de symbole de sa réussite.

    Elle farfouilla quelques instants dans le bric-à-brac du petit coffret, décidément trop encombré. Les bijoux offerts par Jilezor y avaient bien sûr la meilleure place, mais il y avait aussi pour bonne part des bijoux qu’elle avait volé – pour se faire la main, avait dit son père. Elle tomba presque aussitôt sur le cœur de cristal, mais du camée, pas la moindre trace. Concentre-toi un peu, il ne peut pas être loin. Elle se mit à fouiller, avec plus de méthode cette fois. Le bijou brillait toujours par son absence. Lysa, Lysa, tu n’as tout de même pas fait ça ? Mais plus elle se remémorait les regrets qu’avait endurés la cambrioleuse pour se séparer du bijou, moins elle avait de doute. Ainsi donc, tu l’as fait...

    « Jilezor ? Mon amour ? Je crois que j’ai besoin de toi. Tu pourrais aller en ville pour moi ?
    - Bien sûr, imé, si vous le voulez. J’irais demain, avant de retourner en Azeroth.
    - C’est que... En fait, tout de suite serait préférable.
    - Maintenant ? Mais, il n’en est pas question. Vous avez vu l’heure qu’il est ?
    - Bon, d’accord. Je comprends. Je vais faire demander à un domestique...
    - Oh, ça va ! Pas la peine de le prendre comme ça, s’écria-t-il, je vais y aller, et tout de suite même ! C’est quoi cette course si urgente ?
    - C’est à l’Auberge des Deux Mondes. Il faudra demander après Node. Il a un objet pour moi... Et c’est important que je le récupère au plus vite.
    - C’est qui ce Node ? Et comment se fait-il qu’il ait quelque chose pour vous ?
    - Jilezor, voyons ? Tu n’as aucune raison d’être jaloux, je t’assure.
    - Oh, mais pas du tout. Je ne suis pas JALOUX, expliqua-t-il en articulant. Ca n’a rien à voir. Bon, je vais faire préparer la calèche, j’espère que ça ne me prendra pas trop de...
    - Non... Selle plutôt un cheval. Ca sera plus rapide, et ainsi tu seras plus vite de retour à mes côtés. Elle se garda d’ajouter que ça serait aussi plus discret.
    - En effet, je n’y avais pas pensé. Quel idiot je fais !
    - Mais non, pas du tout, Choupinet. Elle lui improvisa un petit sourire d’excuse. Reviens vite. Je sais que je suis un peu difficile en ce moment, mais c’est à cause de ma grossesse. Oh, et puis tu sais, j’aime bien quand tu es un peu jaloux... »
    à suivre…
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    MessageSujet: Re: Voleur de Rêve   Voleur de Rêve Icon_minitime14/06/09, 09:29 pm

    Arrivé à la porte, il se retourna, comme frappé par une question de la plus haute importance.

    « Imé ?... Avant, vous m’appeliez Anwylid...
    - Oui, c’est vrai... Mais c’était avant Choupinet... Elle prit un instant pour se préparer à exprimer la suite. »

    La porte claqua avant qu’elle ne puisse rajouter : c’était avant que je sache que je t’aimais tant. Il faut croire que la question n’était pas si importante que ça, après tout. Néanmoins, elle se sentit inquiète. Il n’avait pas posé cette question à la légère... Il y avait là quelque chose qui le tracassait réellement. Que fallait-il en conclure ? Est-ce qu’il la trouvait trop présente, trop pressante ? Peut-être que ses débordements de tendresse le dérangeaient ? Elle n’aurait jamais cru cela d’un homme, mais comment comprendre autrement sa question ? Ces interrogations la peinèrent, et elle sentit des larmes lui monter aux yeux. Il n’est pas parti depuis deux minutes que tu es prête à pleurnicher… Mais ressaisis-toi un peu !

    Elle se leva, et se dirigea à la fenêtre. Quand il reviendra, je lui demanderais s’il me trouve trop…licencieuse. Elle scrutait les abords, espérant le voir sortir. Enfin, elle l’aperçut. Il montait Neven (ou peut-être bien Parvati, impossible d’être sûre à cette distance) et il poussait l’animal au grand galop. Va, cours, vole, mon Aigle, et venge mon honneur ! Elle espérait qu’il allait se retourner, elle pourrait alors lui faire un signe. Mais il avait déjà disparu dans les ténèbres du dehors. Peut-être s’est-il retourné, mais trop loin pour être vu de moi ?

    Il était parti en trombe du manoir, il serait sans doute très vite revenu. Après tout, il aurait juste à rappeler à Lysa qui était son patron. Mieux encore, il n’aurait pas à côtoyer Lysa, mais Node. Ce qui diminuait les risques. Lysa n’était qu’une petite garce. Croire qu’elle pouvait garder pour elle le camée. Mais quelle vanité, quel orgueil… Quel manque de professionnalisme. D’ailleurs, cela ne lui ressemblait guère. Elle avait certes des défauts – nombreux – mais jamais elle n’avait fait capoter un contrat pour une raison aussi stupide.

    Sheenagh se transporta malaisément jusqu’à la coiffeuse, et du bout des doigts caressa le manche de nacre de sa brosse à cheveux. Lysa était une professionnelle avant tout. Il fallait envisager qu’elle avait planifié de garder le camée. À sa place, Sheenagh aurait attendu le dernier moment pour subtiliser le bijou… Et même pour me couvrir a posteriori, j’aurais fait semblant d’avoir du mal à m’en séparer : on m’accuserait alors au pire d’un accès de kleptomanie. Donc : elle avait volontairement décidé de voler la voleuse. Par appât du gain ? Possible, mais peu probable. Lysa avait déjà assez d’or pour deux vies. Par goût du jeu, ou plutôt du Jeu, comme elle disait elle-même ? Par tous les dieux, c’est ça : c’est un agent double ! Jilezor est en danger.

    Aussitôt la panique se fraya un chemin dans tous ses centres nerveux principaux, elle se sentait comme paralysée. Elle était prisonnière dans ce corps présentement impuissant. De toutes ses forces elle invoqua l’image de son père, elle pensa à toutes les leçons qu’il lui avait prodiguées depuis sa jeunesse. Elle attendit que son esprit se purifie de toute émotion… Il lui devint vite évident qu’elle n’y arriverait pas totalement, mais elle put néanmoins se débarrasser de la torpeur qui l’avait paralysée. Maintenant, elle pouvait, elle devait agir si elle voulait sauver Jilezor – et vite.

    Avec le plus grand mal – mais elle s’en souciait peu – elle rejoignit son bureau à cylindre. Elle fit jouer quelques pièces de bois, et d’une cache dissimulée, sortit un petit boîtier sombre où brillait l’éclat d’un cristal ambré. Elle se pencha sur le boîtier, et commença à presser certains des cristaux. Elle veillait à ce que ses gestes soient les plus mesurés : synchroniser un portail avec un autre boîtier de commande n’était pas un exercice aisé, et pour tout dire, si elle en connaissait les principes, elle ne s’y était jamais essayée.

    Ses efforts furent couronnés de succès : bientôt la lumière d’un autre monde éclairait sa chambre à coucher. Elle sentit comme un mauvais pressentiment s’insinuer dans ses pensées. Elle tenta de le repousser, et appela :

    « Riwalena ? Tu es là ? J’ai besoin de ton aide.
    - Bonsoir aussi à toi, ma bien aimée Sheenagh. Comment vas-tu ?
    - Mal, très mal, j’ai vraiment besoin de ton aide. »

    Une voix exaspérée retentit derrière la grande Elfe.

    « Oui, eh bien, moi, j’essaye de planifier une expédition sur Karazhan ! Ça ne compte pas, ça, peut-être ? »

    Un silence s’installa avant que l’Elfe ne reprenne la parole.
    à suivre…
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    MessageSujet: Re: Voleur de Rêve   Voleur de Rêve Icon_minitime19/06/09, 11:48 am

    « Mon époux va bien, et il te souhaite le bonsoir. Une porte claqua derrière elle. Comment puis-je t’aider ?
    - Dis donc, il ne s’arrange pas lui…
    - Sheen ? Ne commence pas avec mon époux, sinon je vais me sentir obligée de parler du tien. Comme elle vit Sheenagh blêmir, elle ajouta : Ah, c’est lui ? Il est donc parti…
    - Non, ce n’est pas ça, enfin si, il est parti mais pas comme tu penses. C’est juste que…
    - Reste calme, et explique-moi tout ça.
    - J’ai envoyé Jilezor à la mort ; sans le savoir je l’ai envoyé dans un piège ; mon contact, cette garce, est un agent double.
    - Tu es bien certaine de tout ça ? Que c’est un piège, que c’est un agent double ? Il n’y a pas une histoire entre eux, au moins ?
    - Mais non, voyons, pas du tout, et oui pour le reste, j’en suis quasiment certaine…
    - Dis-moi, tu n’es pas sujette à des sautes d’humeur en ce moment, ma petite grosse ?
    - QUOI ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Espèce de grande lapine suffisante ! Tu sais que tes oreilles ne servent pas qu’à écouter, hein ? mais aussi à faire sécher le linge ! explosa Sheenagh, hors d’elle.
    - …
    - Oh ! Je vois : CE genre de sautes d’humeur ? Ça m’arrive peut-être un peu.
    - Ce que ça veut dire, c’est que ça brouille aussi ton jugement. Alors reprenons calmement. »

    Sheenagh se disait qu’elle avait plus besoin en ce moment d’une amie que d’un juge, mais point par point elle expliqua la situation à Riwalena. En évoquant tout ce qui c’était passé, elle eut l’impression que le poids sur ses épaules s’allégeait un peu.

    « En somme, tu n’as pas la moindre certitude ? résuma Riwalena.
    - Peut-être pas totalement, en effet.
    - Écoute, mon amie, je crois que pour cette fois tu devrais laisser faire Jilezor. Ça ne m’enchante pas de dire ça, mais il n’est pas complètement stupide. N’est-ce pas toi qui répètes sans cesse que Jilezor a du mal à s’affirmer sur ton monde ? Ce benêt aime briller, voilà l’occasion.
    - Riwa !
    - Soit, je retire benêt. Mais avoue que tout le reste est juste. Et puis tu sais que pour moi, venir dans ton monde, c’est m’exposer à retomber malade… Considère tout cela. Si tu veux encore que je vienne le chaperonner, alors j’arrive.
    - Je ne sais plus trop… Oui, c’est toi qui as raison : cela lui mettra le pied à l’étrier et il n’y a sans doute pas le moindre danger. Je me sens un peu bête, du coup.
    - Cela, je le conçois. Maintenant, tu m’excuseras… J’ai moi aussi un mari, tu comprends. »

    Sheenagh se sentit plus seule que jamais. Les arguments de la maudite Elfe étaient assurément corrects, mais tout de même… Et puis, Riwalena aurait au moins pu tenter de la réconforter un peu. D’autant que le mauvais pressentiment n’avait pas totalement disparu.

    Et surtout, elle savait qu’elle se trouvait là dans un rôle qu’elle détestait, un rôle qui ne lui allait pas, mais alors pas du tout : celle qui se morfond en attendant. Elle serait bien incapable de lire quoi que ce soit, encore moins de dormir. Dans son état, elle n’était même pas capable de faire les cent pas, un comble ! Le cœur lourd, elle alla s’installer sur le grand lit vide.

    C’est le vacarme que fit le vieux majordome qui la réveilla en sursaut. Elle ignorait combien de temps elle avait pu s’assoupir, simplement trop longtemps. Le vieux majordome, Armo, était dans tous ses états.

    « Dame Sheen ! Il y a eu un grand malheur ! Par tous les dieux. Sheen ! Oh... »

    Sa première pensée (La peste soit des Elfes, j’aurais dû faire confiance à mon intuition) fut balayée par une autre, plus grave : Il est mort. Il est mort, et c’est ma faute. Elle aurait dû s’effondrer, sans doute, mais cette fois elle garda le contrôle d’elle-même.

    « Du calme, du calme. Où est-il et dans quel état ?
    - Pardon ? Oh non, nous ne savons pas... C’est le cheval... Il est revenu seul et blessé. Nous sommes montés vous prévenir en l’instant.
    - Son cheval ? Quel genre de blessure ?
    - Une sorte de flèche... vers le poitrail... la pauvre bête souffre le martyre...
    - Il n’en mourra pas, mon bon Armo ! Il était toujours sellé et harnaché ?
    - Oui, mais... pourquoi donc ?
    - La blessure, à droite ou à gauche ?
    - C’est à dire... vers le poitrail, au-dessus de sa patte gauche. Le vieil homme était perplexe, mais il répondait avec autant de concision qu’il lui était possible.
    - Merci Armo. Maintenant, prévenez le palefrenier de s’occuper du cheval, et pendant que vous y êtes, demander lui d’en seller un autre. Ensuite, vous devriez aller vous reposer et rassurer votre épouse. Ce n’est plus de votre âge tout ça.
    - Ma bonne dame Sheen, nous en avons connu d’autres... Vos parents ne sont pas les derniers pour faire du remue-ménage, vous savez. »

    Il n’était pas encore sorti qu’elle activait le boîtier de commande. Mais cette fois, les choses avaient changé.

    « Riwa, ramène tes fesses osseuses ici. J’avais raison, et Jilezor est tombé dans une embuscade à cause de moi.
    - J’arrive. »

    Avant qu’elle ne traverse le portail, on eut le temps d’entendre une voix ensommeillée mais néanmoins contrariée affirmer : « Si c’est comme ça, j’irais tout seul à Karazhan ! »

    Sheenagh fut heureuse de voir que Riwalena s’était armée, elle ne prenait pas le problème à la légère. Elle lui expliqua ce qu’elle attendait d’elle.
    à suivre…
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    MessageSujet: Re: Voleur de Rêve   Voleur de Rêve Icon_minitime25/06/09, 10:47 am

    « Jilezor devait retrouver Node à l’Auberge des Deux Mondes. Il ignore que Node est la couverture masculine de mon agent, Lysa. D’ailleurs, il ne connaît pour ainsi dire pas la ville. Donc, à mon sens, il ne peut être qu’à l’Auberge des Deux Mondes ou sur le chemin entre ici et là-bas. Et je te rappelle que sur ce monde, il n’a pas accès à la magie, il est donc à la merci du moindre malandrin venu. Je voudrais que tu le retrouves au plus vite. Des questions ?
    - Oui, une. Tu ne peux pas utiliser ton boîtier de commande pour le retrouver, comme tu as fait avec moi ?
    - C’est malin, mais ça ne marchera pas tant qu’il est sur ce monde. Et maintenant, retrouve-le-moi. Un cheval t’attend en bas... Riwa, je sais ce que je te dois. »

    La grande Elfe ne répondit rien, elle était déjà en train de dévaler les escaliers. Arrivée dans la cour, elle bondit sur Didjitte laquelle, surprise, partit au galop. Riwalena connaissait assez précisément la ville, et elle était douée de bien assez de sens d’orientation pour ne pas craindre de s’y perdre. Elle tint la jument au galop soutenu jusqu’à ce qu’elles arrivent au pied même de l’Auberge. Un tel comportement ne passa pas inaperçu, un majordome zélé se lança au devant d’elle.

    « Madame, madame, voyons, votre conduite est inexcusable, l’Auberge des Deux Mondes n’est pas une cantine pour bûcherons...
    - Où est Jilezor ?
    - Madame, j’ignore proprement de qui vous parlez, et quand bien même, apprenez que sa famille par alliance jouit d’une fort bonne renommée, et que par conséquent il a le droit à son intimité, et ce n’est pas à la première va-nu-pieds venue que je vais dévoiler ses secrets. »

    La va-nu-pieds en question se contenta de diriger ostensiblement son regard brillant sur le majordome. On aurait pu croire que ce dernier se trouvait précisément au-dessus d’une fourmilière tant il se tortillait.

    « Oh et puis ne croyez pas que vous me faites peur.
    - Je n’ai pas besoin de le croire, rétorqua Riwalena.
    - Écoutez... Pourquoi vous me demandez ça, à moi ? Il y a des tas de gens qui l’ont vu partir, et qui pourraient vous dire où il allait.
    - Oui, je vois très bien. Ces ‘gens-là’ n’ont pas ce sens de la loyauté qui vous honore. Et que me répondraient ces ‘gens-là’, si je leur demandais ?
    - Je suppose qu’ils vous diraient qu’il est parti chez la Baronne de Beaumont.
    - Lysa de Beaumont ? En êtes-vous bien certain ?
    - Pardon ?! Mais moi je ne vous ai rien dit, moi... Toutefois, ces ‘gens-là’ en seraient certains, oui. Ils ajouteraient même que le dénommé Jilezor semblait dans tous ses états. Par respect, le majordome se retint de préciser que ses habits étaient en loques.
    - Et vous dites... enfin... ces ‘gens-là’ diraient qu’il est parti pour le domaine de la Baronne ?
    - Exactement, oui.
    - Très bien. Dommage que ces ‘gens-là’ ne soient pas là, justement, je leur aurais offert une pièce d’or, glissa-t-elle, mauvaise. »

    Riwalena se demandait si elle devait croire le majordome. S’il disait vrai, il y avait nécessairement un loup quelque part. Sheenagh lui avait assuré que Jilezor ignorait l’existence de Lysa. Il n’avait donc aucune raison d’aller la voir. Et surtout aucune raison d’être ‘dans tous ses états’. Quelqu’un mentait dans cette histoire : le majordome, Jilezor ou Sheenagh. Riwalena espérait bien pouvoir tirer tout cela au clair.

    Elle s’éloigna un peu de l’Auberge des deux Mondes, avant de descendre de cheval. Elle vint se camper devant la jument grise : « Tu vas rentrer tranquillement à l’écurie, ma belle. Je n’ai plus besoin de toi ici. Compris ? »

    Même sans empathie animale, il était évident que la jument avait saisi. Et pourtant, elle restait là, semblant attendre quelque chose. En soupirant, Riwalena lui caressa vigoureusement le chanfrein, puis lui tapota l’encolure. Enfin, Didjitte obéit. Eh bien, j’imagine que tout le monde a besoin d’amour, relativisa Riwalena. Une fois la jument éloignée, et après s’être assurée que personne ne l’espionnait, la grande Elfe tenta d’entrer en symbiose avec l’Esprit de la Nature. Ce fut plus ardu qu’elle ne l’attendait. Cette terre, qui n’était pas la sienne, avait du mal à l’accepter. Didjitte devait être déjà bien loin quand Riwalena réussit à passer en Forme de Félin. Mais le jeu en valait la chandelle. Sous cette forme, elle se sentait plus forte, plus vibrante, plus alerte, plus rapide : en fait, plus vivante. Mais ce n’était pas le moment de papillonner – ce qu’elle risquait toujours en félin. Riwalena se fondit dans les ombres et, pratiquement invisible, vint rôder près de l’entrée de l’Auberge des Deux Mondes. Elle repéra aussitôt ce qu’elle cherchait, l’odeur caractéristique de Jilezor : une odeur sèche de poussière de parchemins décrépits. Elle se sentait prête à traquer sa proie – le frisson de la chasse, encore un effet de cette forme.

    En suivant l’odeur, elle trouva deux pistes : une qui partait vers le nord-est, soit en direction du manoir familial de Sheenagh, et une autre vers le sud, en direction du domaine de la Baronne. Elle suivit donc la voie du sud. À son grand étonnement, cette piste était tout sauf directe. On aurait même dit qu’elle se perdait dans les méandres de la cité, ajoutant de savantes circonvolutions à des demi-tours brutaux. Ainsi donc, Jilezor connaît Lysa, il s’est rendu chez elle ‘dans tous ses états’ et en plus il ne tenait pas à ce qu’on le suive. Elle fit une grimace, pour autant que cela lui était possible sous cette forme.
    à suivre…
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    MessageSujet: Re: Voleur de Rêve   Voleur de Rêve Icon_minitime01/07/09, 06:14 pm

    Plutôt que de suivre le parcours alambiqué du magicien, Riwalena préféra foncer directement chez la Baronne, espérant ainsi gagner du temps sur sa proie, et peut-être même la devancer. Quand elle arriva devant les grilles de la propriété de la Baronne, elle commença par s’assurer que la piste de Jilezor menait bien là – odeur de vieux parchemins : il est passé ici, il y est peut-être même encore. Une nouvelle fois, elle se fondit dans les ombres. Ainsi protégée, elle monta à l’assaut de la propriété. À l’extérieur, c’était un grand remue-ménage : les préparatifs d’un départ impromptu. Les rats quittent le navire. Subrepticement, Riwalena s’introduisit dans la grande masure, suivant les effluves de sa proie qui la menèrent dans un petit salon. Un entêtant parfum de patchouli venait couvrir presque tout le reste. La Baronne, très certainement ? C’est tout juste si elle perçu l’arôme du thé. Il est venu jusqu’ici... pour boire le thé ? se demanda, Riwalena, de plus en plus incrédule.

    Riwalena reprit sa forme d’Elfe, plus approprié pour procéder à une fouille. Toutefois, elle ne savait pas trop quoi chercher. Les différentes pièces du puzzle commençaient à dessiner une trame qu’elle n’était pas certaine d’apprécier.

    Même si ses sens étaient plus développés en Forme de Félin, Riwalena n’avait pas ni ses yeux ni ses oreilles dans sa poche. Dès qu’elle entendit une once de bruit derrière elle, elle se retourna prête à lancer un Éclat Lunaire. Elle retint son geste en voyant une toute jeune femme, manifestement une camériste, et indubitablement terrifiée. Riwalena décida de profiter de son ascendant :

    « Tout se passera bien si tu fais ce que je dis. Est-ce que Jilezor est venu ici ?
    - Je ne sais pas, je ne connais pas de Jilezor. Mais un homme est venu, oui. Enfin, je ne l’ai pas vraiment vu, bien sûr : j’ai apporté des habits et j’ai servi le thé pendant qu’il se changeait. Enfin si, je l’ai vu, mais de dos, quand ils sont partis avec le fiacre, il tenait le bras à madame la Baronne. Ils avaient l’air très amis. Enfin, je n’étais pas vraiment censée regarder, mais comme je n’avais rien à faire et que...
    - Ça va, ça va. J’ai compris, la coupa Riwalena. Ils sont partis il y a longtemps ?
    - Non. Enfin, je dirais moins de quinze minutes. À peu près.
    - Et où tout le monde se prépare à partir ?
    - À la résidence d’Everlund, enfin si j’ai bien compris. Mais ça c’est décidé dans la nuit, alors...
    - C’est bon ! Tu as été très bien. Tu te nommes comment ?
    - Miranda, madame.
    - Alors, Miranda, tu vas maintenant repartir d’où tu venais et oublier que tu m’as vue. »

    La camériste ne se fit pas prier. La grande Elfe était perplexe : ainsi Jilezor avait changé de vêtements… c’est qu’il craignait sans doute d’être reconnu. Et ensuite il avait pris un fiacre. Riwalena grommela. Dans un maudit fiacre, il était à l’abri de son odorat de félin. Peut-être que c’est ce qu’il cherchait. Il s’attendait à ce que Sheenagh m’envoie à sa poursuite, et il a prévu en conséquence. Il est moins bête que je ne l’espérais. Riwalena ne voulait pas s’avouer vaincue – surtout face à cet adversaire-là. Elle devait toutefois reconnaître qu’il ne lui restait que fort peu d’options pour retrouver les fuyards.

    Sans chercher à être discrète, elle sortit de la demeure pour se diriger vers le jardin contigu. Une nouvelle fois, elle appela à elle l’Esprit de la Nature. C’était encore plus dur, toujours plus épuisant. Elle devait fournir un effort presque infini. Au terme d’un véritable combat mental, elle obtint ce qu’elle désirait.

    Alors, messire Jilezor, on veut jouer la fille de l’air ? Avec moi, ça ne marche pas. Et profitant de sa Forme de Vol, elle s’éleva vivement dans les ténèbres de la nuit. En quelques battements d’ailes, elle survolait la rivière Rauvin qui coulait paisiblement entre les murs de la cité. Elle devait faire attention à ne pas se laisser griser par la sensation de liberté que procurait le vol, elle avait une mission qu’elle comptait bien accomplir. Elle quadrilla la cité, survolant les grandes artères. Dans cette forme, elle avait une vue perçante, mais la ville était grande. Qui plus est, un nouveau jour approchant, l’activité re-démarrait là en bas dans les rues. Autant chercher une aiguille dans une meule de foin géante. Elle se rendait compte qu’il lui faudrait un vrai miracle pour retrouver sa proie. Mais comme elle savait aussi que les miracles parfois arrivent, elle persévéra, coûte que coûte.
    Et à force d’être tant attendu, le miracle se produisit. Un éclair de lumière bleuté illumina une petite rue de la cité, trop couverte à son goût pour qu’elle puisse y distinguer un réel détail. En pensant : Alors comme ça, la magie t’échappe sur ce monde ? Jilezor, vil menteur… elle se lança dans un dangereux piqué. À cette vitesse, elle ne voyait rien, si ce n’est le sol se rapprocher à une vitesse folle. À quelques mètres des pavés, elle opéra un redressement tout en puissance : son corps était tendu au maximum et elle sentit la douleur irradier depuis ses ailes jusqu’au reste de son corps. Elle n’attendit pas d’être totalement arrêtée pour reprendre sa forme d’Elfe. Qu’est-ce que nous avons là ?

    Un fiacre était immobilisé sur le flanc, achevant de se consumer lentement, une de ses roues continuant même à tourner péniblement. Riwalena huma l’odeur caractéristique d’ozone qui planait encore. C’était bien une explosion magique qui était à l’origine de tout ça. Alors Jilezor, un différend commercial avec ta complice ? Ou bien tu essayes encore de m’orienter vers une fausse piste, comme avec Neven ? Elle avisa une vraie petite troupe de brigands qui semblait garder l’entrée d’une ruelle. Elle marcha sur eux, droite comme un i, son bâton bien en évidence.
    à suivre…
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    MessageSujet: Re: Voleur de Rêve   Voleur de Rêve Icon_minitime08/07/09, 11:08 am

    Le plus proche la toisa, et dans un demi-sourire lui assena : « Écoute ma mignonne, tu es jolie mais on n’a pas le temps, là. Alors tu vas gentiment… »

    Il n’eut pas le temps de finir sa phrase, balayé qu’il fut par le bâton tournoyant de Riwalena. Elle profita de l’étonnement général : « Parfait. Maintenant que j’ai votre attention, écoutez bien. Je veux Jilezor. Donnez-le-moi, ou vous rejoindrez votre ami, là, dans le caniveau. »

    Il y eu un moment de flottement, puis des coutelas furent tirés. Je vois : échec critique sur mon jet de charisme… Le groupe se rapprocha dans sa direction, serrant les coudes, pendant que trois autres partaient en courant vers le fond de la ruelle. Avant même d’y penser, elle était passée en Forme d’Ours – et sans difficulté, cette fois… Ses assaillants étaient trop stupides pour avoir peur, et cela causerait leur perte. Elle chargea le plus proche, l’envoyant valser un peu plus loin. Les autres tentèrent de lui tomber dessus mais d’un balayage, elle les éloigna. Le plus malin du groupe tenta de la contourner pour l’attaquer par derrière. Elle ajusta un puissant coup de patte, qui le sonna pour son compte. Un petit instant, ils eurent l’espoir de la défaire, mais quand elle eut recours à Recharge Frénétique, et qu’ils virent ses blessures guérir, ils surent probablement que leur sort était scellé. Et malgré cela, ils restèrent là, à combattre.

    Quand il ne resta plus debout que Riwalena, elle passa en forme d’Elfe, et fit l’évaluation du nombre de ses assaillants. Six en comptant celui du caniveau. À un près, et j’aurais pu me faire broder une ceinture commémorative... Elle en était là quand une vive lumière dorée apparut loin dans la ruelle, bien trop vive pour être naturelle. Enfin elle les tenait. Elle se précipita, de toutes ses forces. La lumière avait disparu, mais elle les talonnait sûrement.

    Elle arriva au bout de la ruelle : c’était une impasse. Elle pesta contre les magiciens en général et contre Jilezor en particulier. Malgré son énervement, elle perçu une étrange odeur iodée, tout à fait incongrue en cette ville. Ca sent, ça sent... Azeroth ? Jilezor a utilisé son boîtier de commande pour me fuir en Azeroth ! Elle leva les yeux au ciel, elle allait devoir s’avouer vaincue, au moins pour un temps.

    Riwalena ne vit pas aussitôt d’où venait le coup, mais elle le sentit plonger profondément en elle. Plus tard, elle s’en amuserait volontiers, racontant même que la dague était venue se loger au niveau de l’extrémité sternale de la quatrième côte gauche entaillant profondément le péricarde. Ou bien elle dirait, plus prosaïquement, qu’à cinq centimètres près, elle se serait fait embrocher le cœur.

    Mais sur le coup, elle ne plaisantait pas : elle crut juste mourir. Sans réfléchir, elle lança trois Éclats Lunaires sur sa cible. Elle comprit que le brigand s’était caché dans l’ombre d’un appentis en l’entendant arriver, et qu’il avait profité d’un moment d’inattention pour la poignarder. Pour l’instant, il reculait devant la magie qui l’assaillait. Riwalena profita du court répit pour en appeler au Feu Stellaire. Le bandit n’eut pas le temps de crier qu’il était mort.

    Mais Riwalena avait trop de problèmes pour s’en réjouir : sa vue commençait à se brouiller, et ses jambes à flageoler. Je meurs ? Aussi bêtement ? Elle sentait déjà le goût du sang dans sa bouche. Elle se lança un sort de Restauration suivi d’un Toucher Guérisseur, puis elle se saisit de la dague encore profondément enfoncée. Elle l’extirpa en étouffant un cri, puis l’envoya valdinguer au loin. À bout de force, elle se lança un nouveau Toucher Guérisseur. Il n’y avait rien d’autre qu’elle puisse faire. Elle cru qu’elle allait s’évanouir mais elle tint bon. Elle tremblait encore, mais son pouls devenait plus régulier, sa vue revenait à la normale. Quand elle se sentit mieux, elle inspecta la plaie : il resterait une vilaine cicatrice presque circulaire que la magie n’avait pas réussi à résorber. La première chose qu’elle lui vint en tête fut de maudire Jilezor. La seconde, de donner un violent coup de pied dans le corps mi-calciné du brigand. Mal lui en prit, elle manqua se casser le pied. Il y a des jours comme ça...

    Elle fouilla le corps pour voir ce qu’il pouvait transporter de si dur. À son grand étonnement, elle trouva un boîtier de commande, maintenant en grande partie disloqué mais toujours identifiable. Jilezor le lui a laissé pour que Sheenagh ne le retrouve pas comme elle m’a retrouvé, moi. Il a pensé à tout. Il est bien plus diabolique que je ne l’avais imaginé. Riwalena fulminait, mais le plus dur restait à venir : elle allait devoir annoncer tout cela à Sheenagh.

    ***

    Sheenagh la regardait, avec des larmes aux bords des yeux. Pendant toute la nuit, elle avait craint que Riwalena ne rentre lui annoncer le trépas de son époux, n’imaginant pas pire éventualité que celle-là. Maintenant, elle pouvait imaginer bien pire que sa mort. Elle soupira, et demanda, d’une voix blanche : « Riwalena. Dis-moi la vérité. Qu’est-ce que tu en penses, toi ? »

    L’Elfe pesa ses mots. Elle ne voulait pas faire souffrir son amie, mais elle ne voulait pas non plus qu’elle se voile la face. Elle aurait pu dire qu’elle l’avait toujours mise en garde contre Jilezor, mais cela ne l’aiderait pas. Elle se lança : « Après tout ce que j’ai vu ce soir, ma conviction, ce dont je suis sûre, c’est que ce n’est pas de ta faute s’il t’a trahi. »

    Ce fut comme si un rêve s’écroulait autour d’elle, la lumière faisant place aux ténèbres. Libres, les larmes coulèrent sur son visage. Sheenagh sentit comme un poignard s’enfoncer dans son cœur à elle. La douleur était si réelle, elle se trouva pliée en deux.

    « Par tous les Dieux, souffla-t-elle, les bébés arrivent... »

    FIN


    Et voilà, fin du chapitre 2...
    Si ça vous intéresse, il y a un chapitre 3, (en théorie fini) et un chapitre 4 en cours d'écriture (mais qui tarde).
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    MessageSujet: Re: Voleur de Rêve   Voleur de Rêve Icon_minitime09/07/09, 02:39 pm

    Et comment ! La suite, la suite !! cheers
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    MessageSujet: Re: Voleur de Rêve   Voleur de Rêve Icon_minitime09/07/09, 02:53 pm

    ( Oh que oui et a quand le livre? )
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    MessageSujet: Re: Voleur de Rêve   Voleur de Rêve Icon_minitime

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