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 Ad Patres II

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Jilezor
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Nombre de messages : 111
Date d'inscription : 13/09/2006

Feuille de personnage
nom: Jilezor
race: Humain
classe: Mage

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MessageSujet: Ad Patres II   Ad Patres II Icon_minitime27/08/07, 11:21 am

Partie 2 : Zéphyr & Sirocco


Jilezor n'était pas patient. Surtout s'il n'avait pas de quoi lire. Mal installé sur les marches de l'auberge du Cochon Siffleur, il essayait de tromper son impatience en jouant à dessiner ce qui aurait pu passer pour des lettres dans le creux de sa paume, à la pointe de son stylet d'argent.
« La vie est mal faite : à l'instant où l'on aime, plus jamais l'esprit ne connaît de répit. La morsure de la crainte y laisse pour toujours sa marque inaltérable. » Fallait-il donc qu'il soit bien sage ou bien vieux pour avoir de telles pensées...

« Mage Jilezor des Chroniques Éternelles ? Un peu plus et vous m'auriez attendu... »
Jilezor se retourna et toisa son interlocuteur.
« - "Plùme" » commença-t-il avec une légère accentuation, mentionnant par là qu'il n'était pas dupe du faux nom du susdit. Mais quelle importance ? Justement aucune. "Plùme" restait pour tout le monde une vague silhouette parmi les autres, n'attirant jamais l'attention et sans aucun trait particulier. L'enquêteur parfait, en somme.
« Vous êtes un parfait vaurien. Vous êtes en retard d'une bonne demi-heure, et vous m'avez refait de cent quarante-quatre pièces d'or.
- Mais non, voyons. »
"Plùme" se pencha légèrement en amorce de courbette. Légèrement et en amorce, nota l'œil d'aigle de Jilezor.
« Pour ce qui concerne mes émoluments, c'était un investissement des plus rentables au contraire. Je suis persuadé qu'on aura retrouvé votre famille d'ici ce soir. Nous savons déjà qu'ils ont séjourné ici », et il désigna l'enseigne du Cochon Siffleur. « A mon sens, ils ne peuvent plus être bien loin.
- J'aimerais vous croire, "Plùme". Mais s'ils avaient ne serait-ce qu'un cheval, ils pourraient bien être à l'autre bout du monde... Et d'aussi loin que je me souvienne, il y a toujours eu une vieille rosse à la ferme. On l'appelait Brunel... »
Le mage poussa un soupir. « Ils peuvent être n'importe où.
- Non. Ils sont encore dans la région d'Elwynn.
- Expliquez-vous.
- C'est élémentaire, mon cher Jilezor. Si votre famille est venue loger ici, et que Brunel - quel nom inattendu - les accompagnait, l'information serait restée dans le registre du Maître des Ecuries : on ne fait pas encore rentrer un cheval dans un sac à dos que je sache.
- Soit. Mais même à pied, ils auraient pu aller jusqu'aux Carmines, aux Bois de la Pénombre, voire, pourquoi pas, revenir dans les Marches. Qu'est-ce qui vous rend si sûr qu'ils sont encore en Elwynn ?
- C'est simple. Je suis persuadé que vous avez retourné chaque pierre des Marches de l'Ouest pour voir s'ils s'y trouvaient. Bon... Ensuite, où vont des réfugiés ? La réponse est évidente : auprès des proches qu'il leur reste.
- Mais je vous ai déjà dit que je ne me souvenais pas de la moindre branche qui...
- Oui. Je sais et j'y viens. Si à l'époque vous n'avez pas retenu que vous aviez de la famille hors des Marches, c'est que je gage qu'eux aussi étaient fermiers. Des citadins, vous vous en seriez souvenu. De même, une destination exotique vous aurait marquée. Et en ce qui concerne les Bois de la Pénombre, aucune personne saine d'esprit ne songerait à y aller de son plein gré.
- Oui, oui, admettons, ça se tient. Mais pourquoi Elwynn ?... Il y a aussi les Carmines. »

"Plùme" arbora un sourire narquois et enchaîna :
« - Presque toutes les denrées des Carmines sont importées - difficilement - depuis cette région-ci... Il n'y a pour ainsi dire aucun fermier là-bas. Et maintenant : avouez que cent cinquante pièces d'or, ce n'est pas si cher payé pour m'avoir à vos côtés ?
- ... N'en profitez pas pour augmenter vos tarifs »
avant d'ajouter : « Gredin ! »

Et c'est bien plus passablement décontenancé que réellement énervé qu'on vit entrer Jilezor au Cochon Siffleur. Et il espérait bien y trouver des réponses.

C'est le cuisinier, un certain Ryback, qui leur fournit le plus d'information. Il se souvenait - assez mal - d'une femme d'un certain âge avec qui il avait parlé cuisine. Il se souvenait - un peu mieux - qu'elle était accompagnée d'une femme plus jeune, et à ses dires plutôt bien faite, aux inoubliables cheveux noirs de jais. Oui, il s'agissait bien de réfugiés. Et ils étaient venus à Hurlevent afin d'y retrouver leur fils le plus âgé, lequel devait être magicien. Sur ce point, il en était certain, car à cet instant, la jeune femme avait éclaté en sanglot. (« Et moi, quand une femme pleure, je ne peux pas m'empêcher de me sentir coupable. Même quand ce n'est pas ma faute » avait-il expliqué.)

Jilezor hésitait entre la joie et le désespoir. Il était persuadé qu'il s'agissait bien de sa mère, Maryam. Elle était toujours prête à discuter cuisine et à en remontrer à un "cuistot de la ville", même en ces temps difficiles. Jusqu'à ce point, Jilezor se sentait comme porté par un doux vent divin.

Mais, en toute honnêteté, il lui fallait bien reconnaître que cela ne lui apportait aucune indication sur leur destination. Heureusement pour lui - et pour nous - Plùme ne partageait pas son désespoir : « La seule information dont nous avions réellement besoin, c'était de savoir s'il agissait bien d'eux. C'est chose faite. C'est bien suffisant.
- Mais alors où...
- Vous n'écoutez jamais ce qu'on vous dit ? Si j'avais bon fond, j'en viendrais à plaindre vos amis. Votre famille est ici, dans la forêt d'Elwynn, auprès d'autres fermiers. Il suffit juste d'aller les voir tous... »
et il laissa sa phrase en suspens.
« - C'est folie... Il nous faudrait des jours...
- ... ou du moins, ceux qui ont une exploitation de taille suffisante à recevoir une famille supplémentaire. Et, mon ami, je n'en connais que trois : les Maclure, les Saumepuits, et les Champierreux. »


Il avait précisément l'air d'un paon et Jilezor lui aurait bien fait faire une autre sorte de roue... mais au lieu de quoi, ne se tenant plus de joie, il l'embrassa.

Bien plus tard...

À pas lents et lourds, Jilezor errait, plus ou moins en direction des Carmines. Plùme était reparti, dépité - sans doute inquiet pour sa rétribution - et notre malheureux héros essayait de se raccrocher à l'espoir que sa famille était allée jusque dans les Carmines.

« Eh, m'sieur, tu peux nous renvoyer not'balle ? » Trois petites têtes, une blonde et deux brunes l'observaient avec attention par delà le talus. Sans prendre la peine de leur répondre, Jilezor leur renvoya, au jugé, la balle en cuir mal dégrossi.
« - Oh merci, monseigneur ! Vous devez être un prince, vous en avez les habits. Et ça c'est un bâton de mage, hein ? Vous devez être drôlement riche, non ?
- Tu es bien petit pour être aussi curieux... Comment t'appelles-tu, toi ?
- Adam Molsen, m'sieur, et toi ? »

Ce nom ? Ce prénom ? Etait-ce seulement possible ? « Ma sœur, euh..., ta mère s'appelle Denise... Molsen..., non ?
- Bah oui... Comment vous savez ça, vous ?
- Car je suis ton oncle, mon grand... Allez, fini la balle pour aujourd'hui : amène-moi jusqu'à ta maman. On va lui faire un grosse surprise. »
Le mélange de trouble et de joie qui l'habitait devait être visible même pour l'enfant, car celui-ci ne se fit pas prier pour le guider jusqu'à une jolie chaumière à quelque distance de là.

« Adam ?... ADAM ?? »
Autant le premier appel était marqué par l'étonnement d'une mère voyant son enfant revenir tôt après avoir joué à la balle, autant le second était celui d'une femme voyant un fantôme.
« Eh oui, sœurette... Quoi ? Tu ne me reconnais donc pas ?... » Mais visiblement, elle le reconnaissait très bien. « Allez, va, ne commence pas à pleurer, ou je risque bien d'en faire autant... Où sont le Père et la Mère ? Ils vont bien ? »
Pour toute réponse, Denise se mit à rameuter tous les habitants de la chaumière, en criant des « Adam est de retour. Notre grand nigaud de frère est de retour. » Et c'était comme si une tempête s'était levée, une chaude tempête de sable, de celles qui vous piquent les yeux, et vous font pleurer malgré vous, car en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire ce n'était plus que bises, pleurs et embrassades dans la maisonnée.

On improvisa une fête-dîner où l'on convia les voisins, et bien sûr les Molsen, lesquels faisaient d'ailleurs partis de la famille depuis que Denise avait épousé Kaleb. On s'embrassa et on pleura encore beaucoup, tout en riant le plus souvent. Eloignons-nous un peu, si vous le voulez bien, laissons-les se retrouver entre eux, ils l'ont bien mérité.

Profitons de cette pause pour démêler les écheveaux de cette histoire. Il fallut à Jilezor toute la soirée pour tout assimiler, tout comprendre. Plùme n'avait pas totalement tort dans ses raisonnements. Seulement il se trompait d'une famille. Les Holden, dont Adam / Jilezor étaient le fils aîné, n'avaient pas de proches dans la forêt d'Elwynn. Mais les Molsen, voisins et amis des Holden depuis des temps immémoriaux, avaient un oncle parmi les bûcherons du Val de l'Est. Et c'est ensemble que les deux familles avaient fait le voyage, échappant aux évènements des Marches de l'Ouest. Ne vous y trompez pas, il n'y eut pas que des larmes de joie ce soir là. On pleura la disparition d'Hugo, le plus jeune frère de Jilezor, victime des Défias. Le Père montra aussi sa blessure à l'épaule qui l'élançait régulièrement. Personne ne tint Jilezor pour responsable, bien sûr : il n'était pas là, qu'aurait-il pu faire ? Des absents, il y en avait d'autres, mais ceux-là on comptait les revoir bientôt : il y avait Ilène qui s'était trouvé mari à Hurlevent - et bon parti de surcroît - mais aussi Barnad, le plus âgé après Adam, qui avait fait le choix de l'aventure et s'était exilé dans les lointaines terres des collines de Haute-Brande.

Vous vous en doutez, tous furent friands des aventures d'Adam - pardon - de Jilezor. Ils furent heureux de le savoir Mage et plus encore aventurier. Assez étonnamment, il leur donna une version très expurgée de son histoire, amoindrissant le danger du fléau, évoquant à peine les horreurs des Maleterres, ne parlant même pas de l'Outre-terre. De la part de quelqu'un d'aussi imbu de lui-même, cela pourra paraître étrange. Mais croyez-moi, c'était un autre homme ce soir-là. Ainsi, celui que l'on entend pérorer qu'il est un grand arcaniste, usa de la magie dans le seul but d'allumer le feu sous les chaudrons de sa vieille mère. Il se veut habituellement hautain ; ce soir là, il était simple.

La fête était bien avancée quand Jilezor réussi à s'entretenir un peu plus discrètement avec son frère Fantin : « J'ai vu les parents Molsen, et aussi Kaleb, que je dois appeler mon beau-frère, et Nerwen qui a bien grandi, et même Léonce. Mais je n'ai pas vu Jeanne. Aurait-elle trouvé parti à Hurlevent, elle aussi ?... Ou bien...
- Mais non, grosse bête. Elle est ici, et elle est parti cueillir de la Pacifique près du lac. Tu sais qu'elle a toujours voulu devenir herboriste. Ca lui fera bien plaisir de te savoir...
- Que me chantes-tu là ? Le soleil est couché depuis bientôt une heure. Tu dis le lac, tu parles du Lac du Cairn ? Il est infesté de bandits... »


Autour d'eux le silence se fit. Tout à la fête, on avait oublié la pauvre enfant. Et la peur prit le pas sur la joie. Il fallait sans doute faire une battue. Non, il faisait déjà trop nuit, ce serait trop dangereux. Ne soyez pas froussard, nous ne pouvons la laisser ainsi, trouvons des torches et allons-y. Ou peut-être bien qu'il faudrait un chien pour trouver sa piste ?

Tel l'aventurier solitaire, Jilezor s'imposa : « Laissez, je vais y aller. Souvent un homme seul mais déterminé peut faire plus que tout un groupe. Allumez juste un grand feu, que je puisse vous retrouver quand je la ramènerai. » Et, comme le pèlerin qu'il était, il s'arma de son bâton, et s'enfonça dans la nuit.
« Il est écrit que je ne devrais pas connaître le repos » pensait-il alors.

J. & S.
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