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 Un enfant de la Dague, chapitre 2

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4 participants
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Jilezor
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Nombre de messages : 111
Date d'inscription : 13/09/2006

Feuille de personnage
nom: Jilezor
race: Humain
classe: Mage

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MessageSujet: Un enfant de la Dague, chapitre 2   Un enfant de la Dague, chapitre 2 Icon_minitime16/08/08, 11:00 pm

Milà plia la chemise de lin et la glissa dans le sac à dos. Elle ne semblait pas sentir le regard suspicieux de son frère dans son dos. D’un pas flottant, elle se dirigea vers la petite table basse. Malgré ses treize ans à peine, elle avait déjà la même grâce que sa mère, et à l’exception de ses pommettes un peu hautes – marques indubitables du sang de son père – son visage rappelait à tout instant la beauté fugitive d’Elinor. Niram sentit la jalousie griffer son cœur. L’injustice était flagrante : Milà avait héritée de la grâce et de l’éclat de leur mère, alors que lui n’avait reçu que le mauvais caractère de leur père. L’espace d’une seconde, il aurait voulu lui faire du mal. Mais ce sentiment passa bien vite : il devait garder son énergie pour un autre combat.
Inconsciente des affres de la jalousie chez son frère, Milà lui indiqua le vieux nécessaire à écrire, sans toutefois oser le toucher :
- Et ça, tu ne l’emportes pas ? Tu l’aimais bien, avant ?
- Là où je vais, il ne me servira pas, éluda-t-il. Cruel, il ajouta : allez, il est à toi, maintenant je te le donne.
Mais elle flaira le piège. Et c’est en haussant les épaules, qu’elle lui répondit :
- Bah non. Je sais bien que tu vas revenir… N’est-ce pas ?
Malgré la crainte légitime de sa sœur, il ne répondit pas, préférant ramasser le sac qu’elle avait si obligeamment préparé. Il le soupesa : il était trop lourd, mais heureusement, il n’aurait pas à le porter bien longtemps. Il changea de sujet :
- Pourquoi m’aides-tu ainsi ?
- Je ne sais pas trop… Tu sais, même si tu es mon grand frère, souvent c’est comme si je détestais. Non, c’est vrai. Tu es plus fort, tu fais tout toujours mieux que moi, tu as toujours le droit à plus de trucs que moi, et tu te débrouilles toujours pour m’énerver. En plus, toi tu pars.
- Je suis ton grand frère, ça fait partie de mes privilèges après tout.
- N’empêche que je voudrais que tu reviennes, alors c’est pour ça que j’ai fait ton sac. Pour que tu te dises que je suis une sœur sympa quand même.
C’était pour l’inciter à revenir qu’elle l’aidait à partir ?? Vraiment, les filles avaient un esprit sacrément tordu. Il changea encore de sujet :
- Pendant mon absence, tu pourrais faire quelque chose pour moi ? J’aimerais que tu t’occupes de lui, et il fit un geste vague en direction de la porte en prenant des airs de conspirateur. J’ai peur qu’il ne se fasse trop de soucis sans moi… et puis tu pourrais l’aider pour ses repas aussi. Tu sais, à son age… Bref, ce que j’essaye de te dire, c’est que Sardine va me manquer, et que je voudrais que tu veilles sur lui.
- Oh, Niram Walerius Nautone, je te déteste vraiment !!
Et c’est comme ça que moi je t’aime, sœurette, pensa-t-il, mais au lieu de quoi il enchaîna :
- Va donc dehors, et préviens-les que j’arrive, que je fais mes adieux à mon ancien et que j’arrive.
Elle lui coula un regard plein de reproches, mais obéit néanmoins. Voilà, le plus facile était fait. Maintenant, il devait les faire ses adieux à son ancien. Il inspira profondément. Quitter cet endroit lui coûtait visiblement... mais bien moins que de rester.
Il entra dans le salon, et lança aussitôt :
- Voilà, père, je pars. Si tu as quelque chose à dire, c’est maintenant.
- Je me doute que ta décision est prise. Mais je crois vraiment que ta mère n’aurait pas…
- Laisse Maman en dehors de ça, siffla-t-il. Elle méritait mieux que ça. Milà mérite mieux que ça, et moi aussi je mérite mieux que ça…
- Oui, c’est vrai. Toi et Milà, vous méritez mieux que ça. Je le sais bien, depuis toujours.
- Et Maman aussi, cria-t-il, plein de fureur. Tu n’avais pas le droit de la laisser mourir. Mais tu n’avais pas le courage de la protéger, n’est-ce pas ? Tu n’as même pas eu le courage de nous dire comment elle est partie… Elle méritait mieux que ça !
- Ah, c’était donc ça, alors ? Orhan désigna le lourd sac de cuir : et si je te le raconte, resteras-tu ? Comme son fils restait muet, il ajouta : Et Milà ne doit pas savoir, pas encore.
- Pas encore, répéta Niram, comme un automate : en fait, les choses ne se passaient pas comme prévues.
- Tu ne peux pas te souvenir, mais cette année-là, il y avait toute une clique de malandrins qui imposaient leur loi sur la ville basse. Et… enfin, ils ont eu l’idée d’étendre leur racket aux marchands ambulants. Tu sais, ta mère voulait que vous ayez la meilleure éducation qui soit… Dans les campagnes, c’est différent.
- Je vois. Et tu as bêtement tenté de leur résister ? Mais malgré le sarcasme dans sa voix, la curiosité pointait.
- Oui, en quelque sorte. En fait, moi je crois que j’aurais quitté Padhiver, mais tu sais comment était ta mère, plus inflexible qu’un chêne. Elle a accepté qu’on parte, pour votre sécurité seulement. Mais elle tenait à ce qu’on dénonce les agissements de ces aigrefins à la milice…
- Alors, que s’est-il passé ? Hâte-toi, le Hardra ne m’attendra pas éternellement.
- Elle devait vous faire sortir de la ville, et moi je devais contacter la milice. Sauf que chacun de nous a menti à l’autre. Moi, en fait, j’ai essayé de retrouver ces coupe-jarrets. Quant à Elie, elle vous a confiée au soin de Lorance. Et c’est comme ça que vous avez quitté Padhiver. La milice a retrouvé son corps, dans la soirée.
- Mais qui… ? essaya-t-il de demander. Il lui était impossible d’en dire plus.
- Je ne sais toujours pas. Qui sait, peut-être qu’avec ton aide… ?
Ce fut sans doute la seule fois où son père fit preuve de duplicité, mais il n’était pas en mesure de s’en rendre compte. Devant le silence de son fils, Orhan reprit :
- Ce que je peux te dire, c’est qu’il l’a poignardé dans le dos. A deux reprises. Un gaucher.
- Un lâche !
- J’ai eu plus de temps que toi pour y réfléchir : je préfère me dire qu’il avait simplement trop peur du regard d’Elie. Et il en fallait bien du courage pour affronter ses colères… Elle a été retrouvée dans la ruelle du petit pont de pierre. Qui sait ce qu’elle pouvait bien faire là ?
- Et l’arme ? demanda Niram, mais il craignait de déjà connaître la réponse.
- Une dague, une des siennes. Elle venait de la finir. A ce qu’ils m’ont dits, la dague était là, pleine de sang, à quelques pas d’elle, la pointe cassée.
- Tu l’as encore, la dague je veux dire ?
- Non, ils l’ont gardée pour leur enquête. Je me demande encore pourquoi Elie est passée par cette ruelle ? Elle n’avait rien à faire là-bas. Parfois, je me dis que, peut-être, elle allait justement livrer cette dague à son acheteur. Mais que la bande de la ville basse était au courant que nous allions les dénoncer… Je ne sais plus. Ca me parait si loin.
A Niram aussi, tout cela paraissait lointain, mais même ainsi ce scénario semblait des plus improbables. Et malheureusement, la vérité sur la mort de sa mère (ou du moins, cette part de vérité) n’étanchait pas sa colère.
- Et alors, tu as renoncé ? J’avais raison quand je disais qu’elle ne méritait pas ça, mais j’oubliais de dire que toi, tu ne la méritais pas !
Sans se retourner, il franchit la porte de la masure en trombe, les larmes aux yeux. Ce fut une poigne forte qui le stoppa dans son élan, lui coupant la respiration : la poigne de Saborah. Plus grande, mais surtout plus large que Niram, son visage lunaire évoquait une douceur que ses yeux gris détrompaient. Un tatouage courait autour de son poignet droit, simulant par là un bracelet. C’était la seule fantaisie dont on pouvait trace sur elle, fantaisie étonnante chez une femme d’une apparence si stricte. Niram se doutait qu’il y avait une histoire là-dessous mais il n’osait pas le lui demander.
- Où sont les autres ? Ma sœur n’est pas avec vous ?
- Les autres sont moins patients que moi, gamin. Et ta sœur, je crois qu’elle ne voulait pas te voir partir. Dis donc, tu es drôlement pressé de rejoindre le bord.
- Oui, si on veut. Dites, j’aimerais autant que vous m’appeliez pas gamin.
- Mmm, j’me doute, mais les autres seront pas si prévenants, alors tu ferais bien de t’y faire dès maintenant.
- Oui, peut-être. Bon, allons-y. Ne faisons pas attendre le Hardra, lança-t-il tout en ajustant le sac à dos sur ses épaules.
Saborah n’avait pas l’air d’un moulin à paroles, et Niram devait s’ingénier pour pouvoir obtenir le moindre renseignement. Et ne pas compter sur elle pour relancer la conversation.
- C’est encore loin ? , essaya-t-il.
- Tu verras bien, fut sa seule réponse.
Mais dans le domaine de la causette, Niram ne s’avouait jamais vaincu.
- Je croyais qu’il n’y avait jamais de femmes sur les bateaux.
- Tu croyais mal. Juste qu’on leur en demande plus qu’aux hommes.
Niram se retint de demander si le fait d’être laide comme deux hommes était ce qu’on demandait en plus.
- Ah oui, la vie à bord est difficile ?
- Non, ça va.
- Il y a des trucs à savoir ?
- Si on veut. Garde toujours une main pour toi et une pour le navire. Sinon fais tout ce que t’ordonne le capitaine, évite de rester dans les pattes du quartier-maître. Ah, et ne pose pas trop de questions...
Niram se le tint pour dit : les mois à venir s’annonçaient des plus réjouissants. Mais bon, pour partir, il n’avait trouvé que le Hardra ou un cirque ambulant, le Halfelin Farçeur. A bien y réfléchir, avait-il fait le bon choix ?
En voyant le Hardra, il avait sa réponse.
- Joli bateau, souffla-t-il.
- Si tu veux faire ton savant, dis plutôt : jolie goélette. Oh, et au fait, son nom complet c’est le Dame Hardra. Et elle ponctua le tout d’un sourire entendu.
Joli bateau, pensa tout de même Niram, par pur esprit de contradiction. Néanmoins, il était déjà sous le charme de la goélette. Sa forme élancée était un plaisir pour les yeux, bien loin des lourdes caraques et autres caravelles. Niram ne savait pas encore que les voiles auriques – il ignorait jusqu’au terme – y étaient pour beaucoup.
La figure de proue représentait une femme à l’allure altière, brune, le front haut et le regard fixé sur l’horizon. Elle avait sa main gauche posée à plat sur le ventre, et la droite dans le dos, tenant une dague. La peinture était partie par endroit, et le bois se craquelait sans doute un peu. Mais malgré ses imperfections, cette Dame Hardra-là fit une grande impression à Niram.
Des hommes s’activaient du quai jusqu’au pont pour transborder des caisses et des tonneaux. L’un d’eux était même un demi-orc – le premier que Niram voyait. Oh oui, il avait fait le bon choix : l’aventure palpitait dans les veines de ces hommes là. Leurs regards étaient durs et fiers. Leur peau brûlée par le soleil de Faerûn.
- Eh toi, gamin... Oui, toi... Qu’est-ce que t’attends ? Va donc poser ton fourbi en cale, je crois qu’on a réservé un peu de place à une épontille tribord. Bah alors ? On te paye pas à bailler aux corneilles... T’aideras avec ses caisses.
Voilà, l’aventure commençait. Il prit encore quelques instants pour observer le Dame Hardra depuis le quai. C’était maintenant son nouveau foyer, après tout. Et c’est aussi à son bord qu’il allait quitter – une fois de plus – Padhiver.
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Gorbs
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Gorbs


Lion Nombre de messages : 1731
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Date d'inscription : 11/09/2006

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MessageSujet: Re: Un enfant de la Dague, chapitre 2   Un enfant de la Dague, chapitre 2 Icon_minitime17/08/08, 12:45 pm

( la suite la suite ... et le bouquin Smile )
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Lorac
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Lion Nombre de messages : 636
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Date d'inscription : 12/09/2006

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MessageSujet: Re: Un enfant de la Dague, chapitre 2   Un enfant de la Dague, chapitre 2 Icon_minitime18/08/08, 09:49 am

Pareil, on attend la suite ! Very Happy
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Balance Nombre de messages : 666
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Date d'inscription : 12/09/2006

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MessageSujet: Re: Un enfant de la Dague, chapitre 2   Un enfant de la Dague, chapitre 2 Icon_minitime01/09/08, 07:18 pm

ça y est enfin lu Smile

Comme le dit Gorby, à quand le livre?
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MessageSujet: Re: Un enfant de la Dague, chapitre 2   Un enfant de la Dague, chapitre 2 Icon_minitime

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Un enfant de la Dague, chapitre 2
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